Personnalité marquante : Claude Forest, ap.
J’ai dédié plus de 28 ans de ma vie à mon engagement au sein de l’Ordre. Mon parcours a débuté en 1988 lorsque j’ai obtenu mon diplôme du Collège de Rosemont. Après dix mois de travail dans le centre-ville de Montréal, là où j’avais effectué mon stage, j’ai décidé d’ouvrir mon propre cabinet dans l’est de la ville. Depuis lors, je suis resté fidèle à ma vocation d’audioprothésiste et je suis le propriétaire unique de mon cabinet dans la même région.
Ma première rencontre avec l’Ordre s’est produite lors de ma troisième année de formation en 1987-1988. J’ai été désigné comme le représentant des étudiants dans un comité tripartite composé de représentants du collège et de l’Ordre. Ce comité avait pour but d’échanger sur divers aspects du programme d’audioprothèse nouvellement mis en place en 1981.
C’est à l’été 1992 que ma vie a pris un tournant inattendu. Le président de l’Ordre, Yvon Lauzon, m’a sollicité pour devenir le secrétaire général de l’Ordre. Je me rappelle encore ma première réunion du conseil d’administration en septembre 1992 à Drummondville. À ce moment-là, je n’aurais jamais imaginé exercer cette fonction aussi longtemps.
Mon implication au sein de l’Ordre s’est étendue à divers comités au fil des années. J’ai été secrétaire du Conseil de discipline à compter de 1992. J’ai siégé au comité de la formation en tant que membre et président à partir de 1999. Cette même année, j’ai eu la responsabilité du comité de révision. Finalement, j’ai représenté le Québec au sein de CHIPS (Association canadienne des audioprothésistes) de 1997 à 2011.
Ces responsabilités m’ont permis de rencontrer de nombreuses personnes, dont certaines sont devenues des amies proches. Je tiens particulièrement à souligner ma collaboration fructueuse avec Mélanie Dupuis, adjointe administrative de l’Ordre depuis 10 ans. Sur le plan professionnel, ces rôles m’ont offert l’occasion d’échanger avec des collègues audioprothésistes québécois et étrangers, d’assister à des congrès nationaux et internationaux, ainsi que de mieux comprendre le système professionnel québécois grâce à mon implication au conseil de discipline.
Quant à ma plus grande réalisation, je ne peux pas nommer un projet spécifique, mais je crois humblement avoir été un pilier de l’Ordre pendant ces 28,5 années, apportant mon expertise et mon expérience à ses membres et dirigeants successifs. On me sollicite encore aujourd’hui pour obtenir mon avis sur divers aspects de la profession.
L’Ordre a profondément influencé mon parcours professionnel en me permettant de rencontrer d’autres experts de l’audition, enrichissant ainsi ma propre pratique d’audioprothésiste.
La pratique de l’audioprothésiste a considérablement évolué depuis mes débuts. À l’époque, nous ajustions des prothèses auditives analogiques avec de petits tournevis. Aujourd’hui, nous travaillons avec des prothèses auditives numériques équipées de la technologie Bluetooth, que nous programmons à l’aide d’ordinateurs. Je compare souvent ces appareils à de « mini-ordinateurs » que nous adaptons aux besoins de nos patients. Avec l’avènement de l’intelligence artificielle, il est possible que les problèmes de discrimination de la parole dans le bruit soient résolus de manière plus efficace à l’avenir.
Je termine en abordant l’avenir de la pratique au Québec. Je vois comme principal défi la préservation du droit à la pratique exclusive de l’audioprothèse dans la province. Il est essentiel de maintenir un équilibre entre les audioprothésistes indépendants et les grands réseaux d’audioprothésistes afin de garantir une saine compétition et de permettre aux malentendants de choisir librement leur audioprothésiste en fonction de leurs besoins et de leurs valeurs.
Ainsi se résume mon parcours en tant qu’audioprothésiste et ma longue implication au sein de l’Ordre, une expérience enrichissante qui a contribué à façonner ma carrière et à promouvoir la profession.