Personnalité marquante, Sophie Gagnon, ap.
Ma carrière est marquée par 32 années d’implication à l’Ordre des audioprothésistes du Québec et quatre années à l’association professionnelle. Mon parcours a été varié et enrichissant, et c’est en toute humilité que je vous partage mon histoire.
Tout a commencé en 1990 lorsque j’ai rejoint le comité des règlements de l’Ordre. C’était ma première immersion dans le monde de la réglementation et de la gouvernance de notre profession. Pendant ces années, j’ai appris l’importance des règles et de l’éthique professionnelle.
En 1996, j’ai été nommée syndique adjointe. Ce rôle m’a permis de comprendre les enjeux disciplinaires au sein de notre profession. Pendant huit ans, j’ai travaillé aux côtés de collègues dévoués pour assurer l’intégrité de notre pratique.
En 2004, j’ai eu l’opportunité de devenir syndique intérimaire, puis syndique. Ces années ont été un véritable défi, mais elles m’ont également permis d’acquérir une expérience inestimable en matière de droit professionnel et de discipline.
En 2007, ma carrière a pris un nouveau tournant lorsque j’ai été élue administratrice de l’Ordre. Au fil des années, j’ai occupé divers postes au sein du conseil, dont trois ans en tant que vice-présidente et six ans en tant que présidente.
Ces années à la tête de l’Ordre m’ont appris la gestion, la diplomatie et la confiance en moi. Elles m’ont aussi permis de rencontrer des personnes exceptionnelles qui partagent ma passion pour notre profession.Pendant ces années d’implication, j’ai également continué ma carrière clinique. J’ai débuté en tant qu’audioprothésiste à Québec en 1984 puis j’ai ouvert ma première clinique à Montréal en 1987. En 1989, j’ai élargi mes horizons en ouvrant une deuxième clinique à Repentigny. J’ai la chance d’avoir trois autres audioprothésistes à mon emploi, ce qui contribue au succès de mes cliniques.
Ma découverte de l’Ordre s’est faite grâce à ma participation au congrès annuel et par le biais d’employeurs impliqués. Mon désir initial de m’impliquer à l’Ordre est venu naturellement, car je viens d’une famille engagée dans sa communauté. Mon engagement ne s’est pas limité à l’Ordre, car je continue de m’investir dans d’autres projets communautaires.
Au fil des années, mon implication à l’Ordre m’a apporté énormément sur le plan personnel et professionnel. J’ai développé une discipline et une organisation impeccables. J’ai rencontré des collègues inspirants et j’ai acquis des connaissances approfondies en gouvernance, en éthique et en droit professionnel. Cela m’a permis de mieux apprécier le système professionnel dans lequel nous évoluons. De plus, cette expérience m’a aidé à me forger une meilleure estime de moi. En somme, j’ai constaté que le fait de donner aux autres procure énormément de satisfaction.
L’une de mes réalisations les plus marquantes à l’Ordre est sans contredit la gestion du cérumen. Ce dossier a nécessité une collaboration interprofessionnelle remarquable et a véritablement amélioré les soins que nous offrons à nos clients. En tant que présidente, j’ai eu l’occasion de participer activement à la formation des membres et de discuter des enjeux importants de notre profession.
Une autre réalisation dont je suis fière est la Journée nationale de l’audition au Québec (JNAQ), une idée que nous avons importée d’un congrès en France. Avec l’appui du conseil d’administration et de l’organisation française de la JNA, nous avons développé cet événement au Québec, ce qui a demandé beaucoup de travail, mais qui en a valu la peine. Cette expérience a renforcé nos liens avec nos homologues français.
La pratique de l’audioprothésiste a considérablement évolué depuis mes débuts. L’introduction des prothèses numériques nous a offert plus de flexibilité dans l’appareillage de nos patients et les équipements plus sophistiqués nous permettent d’obtenir de meilleurs résultats. L’encadrement professionnel s’est renforcé grâce à la modernisation de la réglementation, à la gestion du cérumen et aux lignes directrices mises en place.
Je vois dans l’avenir de la pratique au Québec que nous devrons relever plusieurs défis. L’arrivée des « prothèses comptoir » aux États-Unis et au Canada posera des questions importantes. L’intelligence artificielle continuera à influencer notre domaine et nous devrons rester à jour avec les produits toujours plus performants. Les relations interprofessionnelles seront également essentielles pour maintenir la qualité des soins que nous offrons à nos patients.
L’Ordre a profondément influencé mon cheminement professionnel en me poussant à remettre en question nos méthodes et à mettre l’accent sur la sécurité du public. Cela s’est traduit directement par une amélioration de ma relation avec la clientèle et la qualité des services que nous offrons. En raison de mon engagement continu au sein de l’Ordre au cours de la dernière décennie, j’ai pris la décision de réduire progressivement mon temps en clinique pour relever de nouveaux défis. Mon parcours professionnel a été marqué par mon investissement à l’Ordre des audioprothésistes du Québec, une expérience qui m’a apporté discipline et organisation, sans oublier les rencontres mémorables. Je suis très fière d’avoir joué un rôle essentiel dans le façonnement de la profession que j’exerce tout aussi fièrement.